3 septembre 2011

Petites nouveautés pour la rentrée



Pour la rentrée nous vous proposons de découvrir deux premiers romans salués par la critique. 

Solution terminale
Maro Anne
Présentation de l'éditeur
Un monde cynique : le Monde Vénérable. Un système impitoyable et anonyme : la Pyramide. Au sommet, des élites nanties, d’une vieillesse extrême, de plus en plus obsédées par leur protection et leur plaisir, rêvent d’éternelles vacances et exploitent sans vergogne le reste de la société. Dans cette galerie de monstres ordinaires, les Élus (l’ancien combattant, la « chercheuse » en longévité, la collectionneuse d’ours en peluche...) poussent le caprice ou la perversité jusqu’à s’enfoncer dans leur propre enfance, alors qu’ils ont volé celle des jeunes gens, les Utilitaires, qui les servent.
Parmi ceux-ci, un duo pitoyable de jeunes amoureux, Fidelio et Serena, tente de survivre, pris dans les affres d’un esclavage quotidien, terrifié à l’idée de déplaire aux maîtres et de disparaître du jour au lendemain, dans un monde sans avenir. Autour d’eux, une masse sans volonté (les Recyclés), anéantie par sa dégradation, ébahie d’en être réduite à de telles extrémités, vaque et vivote. Pourtant, dans ce jeu tragique où les rôles ont été distribués une fois pour toutes et où le désastre semble programmé, la volonté fragile et dérisoire de résister n’est pas éteinte…(bibliosurf.com)


Eux sur la photo

Une petite annonce dans un journal comme une bouteille à la mer. Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Ses indices : deux noms, et une photographie retrouvée dans des papiers de famille qui montre une jeune femme heureuse et insouciante, entourée de deux hommes qu’Hélène ne connaît pas. Une réponse arrive : Stéphane, un scientifique vivant en Angleterre, a reconnu son père.
Commence alors une longue correspondance, parsemée d’indices, d’abord ténus, puis plus troublants. Patiemment, Hélène et Stéphane remontent le temps, dépouillant leurs archives familiales, scrutant des photographies, cherchant dans leur mémoire. Peu à peu, les histoires se recoupent, se répondent, formant un récit différent de ce qu’on leur avait dit. Et leurs découvertes, inattendues, questionnent à leur tour le regard qu’ils portaient sur leur famille, leur enfance, leur propre vie.
Avec Eux sur la photo, Hélène Gestern nous livre une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d’éléments inconnus, la résolution d’énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c’est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu’ils modifient, 
ou pas, ce que nous sommes.(Arléa)


Le dernier roman de Véronique Ovaldé auteure invitée au festival Livre à Vous en novembre

Des vies d'oiseaux 





« On peut considérer que ce fut grâce à son mari que madame Izarra rencontra le lieutenant Taïbo. Monsieur Izarra avait tenu à appeler le poste de police, un soir d’octobre 1997, malgré l’heure tardive et le caractère sans urgence de son appel, afin de déclarer qu’il leur semblait avoir été cambriolés mais que rien, et il avait insisté étrangement sur ce point, ne leur avait été dérobé. Taïbo, qui était d’astreinte ce soir-là, seul avec un livre sur Valerie Jean Solanas, se permettant de lire parce que justement il était seul et qu’il ne s’attirerait aucune réflexion désobligeante, avait […] demandé pourquoi ils en étaient venus à l’idée qu’ils avaient été cambriolés puisque rien ne manquait. Ce n’est pas qu’il désirait jouer sur les mots. Le lieutenant Taïbo était un homme qui se voulait précis. » Aussi, quand sa fille Paloma déserte la villa familiale, non pour mener une vie moins conventionnelle, mais pour la fuir elle, Vida Izzara se tourne tout naturellement vers l’enquêteur pour la retrouver. Véronique Ovaldé continue de révéler sa fascination pour la complexité des liens qui régissent les rapports mère-fille, la transmission et la notion d’héritage, le rapport à l’enfance, autant de thèmes qu’elle enrichit d’une poésie minutieuse et fantastique. C’est grâce à cette verve réaliste particulière que son style traduit les aspects de la vie avec une fraîcheur inimitable. Voilà le style d’un grand écrivain : apte à dissimuler sa perfection derrière une apparente simplicité.(La Fnac)
Dans ce récit, nous retrouvons Véronique Ovaldé dans tout son art : son talent à créer un monde imaginaire détaché du réel mais terriblement semblable à lui, sa construction en fausse piste, ses personnages hauts en couleurs, eux aussi très différents d’une réalité connue mais chargé d’une grande humanité qui les rend vrais, tout simplement, la poésie de son écriture… Des Vies d’oiseaux est sûrement l’un des meilleurs romans de Véronique Ovaldé. Une grande réussite qui nous fait découvrir ou retrouver l’univers au bord du réel (à la fois microcosme et monde imaginaire) et la langue poétique de la romancière. (petites lectures entre amis)

et un petit dernier demandé par un lecteur

Voilà un premier roman comme on les aime: ambitieux, fort bien écrit, passionnant. Dans "Le club des incorrigibles optimistes", Jean-Michel Guenassia fait le portrait d'une génération ; celle qui a connu la seconde guerre mondiale, la Libération, puis plus tard le conflit en Algérie mais aussi les trente glorieuses qui ont suivi.

Mais ce roman va bien au-delà d'un simple portrait générationnel : il nous parle de l'exil, de l'immigration, du communisme, de Sartre, de Kessel, de partie en flammées de baby-foot et d'échecs... du rock'n'roll, d'amour et d'amitié. Le narrateur, Michel Marini, avait douze ans en 1959.
 


Les quelques 750 pages de ce merveilleux récit sont presque impossibles à résumer. Les portraits des personnages qui le peuplent sont tellement réussis que l'on s'attache à eux, tant ils sont truculents, pleins de vérités, leurs vérités.

Dans l'arrière-salle du bistrot le Balto, à Denfert-Rochereau vous rencontrerez Tibor, Léonid, Sasha, Imré et les autres. Tous sont "passés à l'Ouest", pour changer de vie, pour sauver leur peau d'une mort certaine, abandonnant définitivement femmes et enfants restés au pays. Ils forment, avec Kessel et Sartre qui les ont rejoints, le "Club des incorrigibles optimistes".

Avec une plume toujours juste, Jean-Michel Guenassia nous entraîne avec bonheur dans leurs aventures, parfois poignantes, parfois tristes, très souvent avec humour.

Un roman à dévorer sans plus attendre.



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